La Souveraineté Temporelle

Ou comment ne plus jamais courir

La fuite ou le gain de temps est pour moi une obsession. C’est mon étude secrète, la discrète folie à laquelle je m’applique sans cesse. Je prend, je retourne et je lis les situations. Je tente de multiplier les minutes, les âges, les jours, dans un espoir de voir un jour s’arrêter cette course folle.

En mars 2016, je participais à Nuit Debout, sur la place de la République à Paris. Lors de ce mouvement social, après la première nuit organisée en plein centre de la capitale, les participants firent comme si le temps s’était arrêté. En effet, des le lendemain du 31 Mars, on commença à compte les jours ainsi:

32 mars, 33 mars, 34 mars,…

Cette réappropriation du temps digne du calendrier révolutionnaire anima en moi une grande réflexion. Et si le temps sous lequel j’existais n’était que conceptuel ? Et si les jours que je voyais passer si vite pouvait se mesurer autrement ?

Je me mis alors en quête de me créer ma propre notion du temps et d’aller à la rencontre des différentes mesures qui pouvait exister.

M’appuyant sur mes observations, je supposais qu’anxiété et appréhension de la mort pouvait être remises en question si le référentiel du temps changeait. Je me disais donc qu’il résidait dans…